Comme je suis malade et alitée depuis jeudi, je republie cet article déjà publié en novembre 2014 sur une de mes rares grippes (je parle de vraie grippe de type influenza), une que j’avais eue en 2005.
Aujourd’hui j’ai aussi la grippe (la vraie, pas un rhume) du moins il me semble. Vendredi la nurse practitioner de mon docteur m’a dit que j’avais « un virus c’est certain », doutait que ce soit le Covid parce que ça ne collait pas avec mes symptômes et leur commencement jeudi. Cela correspondrait plutôt bien à la grippe, soit 2/3 jours après mon dernier contact extérieur lundi en fin de journée, à mon cours de tai-chi (entre temps nous avions eu une menace de tempête de neige donc j’étais restée calfeutrée et n’avais vu littéralement personne ni n’étais allée nulle part, pas même faire une course ni aller à la poste, même mon fils n’était pas à la maison). Et mon récent déplacement à New York City est trop lointain m’a-t-elle dit, d’autant que j’étais masquée pendant les transports et au consulat et le reste du temps j’étais dehors. Je testerai demain par acquit de conscience. J’espère que ce n’est pas le C**** maudit parce que qui sait qui j’ai pu infecter jeudi quand je suis sortie (ma seule sortie publique de la semaine) pour aller donner mon cours de tai-chi. Jeudi matin et en début d’après-midi pour mon cours, j’étais très fatiguée, mais je n’avais presque pas dormi et mettais ça sur le compte de ce stupide changement d’heure (j’en reparlerai, j’en ai appris encore de belles sur le sujet, pas des divagations ni des opinions, mais des faits suivis par des études scientifiques, ce devait être mon article de la semaine, mais la maladie m’a prise de court). Toujours est-il que la grippe ce n’est guère mieux en termes de contagiosité, le seul mieux c’est qu’on est contagieux « seulement » à partir du jour zéro (donc pendant qu’on est encore asymptomatique, le C* maudit n’a rien inventé en matière de contagion asymptomatique, même la polio maudite est contagieuse par des asymptomatiques), le jour 1 étant le premier jour des symptômes. Alors que l’autre, le C* c’est 5 jours ou plus avant. Bref tout cela a fait dire à la nurse que vendredi lorsque je l’ai vue, j’étais déjà quasi au bout de ma quarantaine de 5 jours si jamais c’était le Covid. Je suis allée la voir pour d’autres raisons, c’était un rendez-vous programmé d’avance, un vaccin à faire entre autres, vaccin qu’elle n’a pas fait puisque je n’étais vraiment pas bien ce vendredi matin. Sans fièvre, mais avec le cœur qui battait 40 pulsations de plus que mon cœur au repos d’habitude. C’est ce qui m’a mis la puce à l’oreille, que ce ne devait pas être une simple fatigue due au manque de sommeil après tout. Ce n’est pas trop grave de repousser mon vaccin, je suis encore dans les temps pour la deuxième dose de ce vaccin (shingles = zona).
Les symptômes qui ont suivi étaient en tous cas bien ceux de la grippe, mais sans fièvre, une première pour moi : les 2 ou 3 fois où j’ai eu la grippe dans ma vie, j’ai eu de la fièvre, beaucoup de fièvre. Et sans perte d’appétit alors que même chose, d’habitude je n’ai aucun appétit.
Aujourd’hui cela va beaucoup mieux, je me suis levée même si je n’ai pas fait grand-chose et suis restée bien tranquille, les symptômes sont tous partis, ne reste que la fatigue qui revient au bout d’un moment et il faut que je m’allonge un petit peu périodiquement, surtout en fin de journée.
Donc voici le texte de ma forte grippe de 2005, très forte, mais qui n’avait duré que les 4 ou 5 jours réglementaires (si j’ose dire) puisque quelques jours plus tard à peine je voyageais en avion vers Chicago pour rendre visite à une amie.
Ma grippe de ces jours-ci (si c’est la grippe) a été plus modérée que celle de 2005, bien plus modérée heureusement, cette fois-là avait été terrible, mais courte et avait bien fini, sans complications heureusement (j’avais 20 ans de moins ceci dit, mais je n’étais pas vaccinée non plus contrairement à aujourd’hui). Alors je ne sais pas . Si ce n’est pas le C* maudit (je n’ai pas perdu le goût du tout, mais on ne sait jamais) ni la grippe (curieux cette absence de fièvre ou alors une version modérée par le vaccin contre la grippe ?) alors un autre virus respiratoire quelconque ou inédit ou nouveau, mais pas un rhume en tout cas, on n’est jamais alité comme je l’ai été avec un rhume (sauf complications, mais elles viennent après et de toute façon la progression des symptômes est graduelle et non brutale comme cela a été le cas ce jeudi) et on ne se sent pas comme si on nous avait roulés dessus avec un bulldozer comme ça a été le cas aussi cette fois, surtout vendredi et samedi avec les courbatures et les douleurs musculaires articulaires, et partout en fait, qui sont allées avec. Mais rien d’aussi extrême que cette grippe de 2005. À suivre donc.
Quand je pense à toutes les bières que mon fils m’a rapportées de la brasserie artisanale jeudi soir et que je n’ai pas pu goûter (bières gratuites qu’il a eues en cadeau, données par son patron, ce sont des cannettes abîmées ou déformées au moment de la mise en cannettes), j’ai hâte d’aller mieux et de pouvoir les goûter, d’autant qu’il y en a qui sont des toutes nouvelles jamais brassées auparavant.
Texte de ma grippe de 2005 ci-dessous, déjà publié sur ce blog en novembre 2014 (écrit en 2005 sur un cahier pendant ma grippe et remis en forme et en orthographe par la suite évidemment, mais sans altérations majeures quant au fond et aux descriptions ) :
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Grippe.
Le moindre bruit résonne dans mon corps, générant une onde de frissons et tremblements qui se propage sous ma peau, depuis la nuque jusqu’aux chevilles. Mon front pulse de douleur et de fièvre. Tout ondoie autour de moi. Je ferme les yeux, brûlants, secs, rouges, ruisselants de larmes involontaires soudaines. Je suis inondée d’une sueur glacée, dans la même seconde je bous. Tempêtes sous le crâne, délires orageux, tout cela je l’ai déjà écrit, mon cerveau tourne en spirale pour s’arrêter sur un point fixe et repartir en sens inverse à toute allure. J’étouffe et j’angoisse. Je sombre un instant dans le néant, un semblant de repos même pas réparateur, les délires recommencent aussitôt, je sors du néant pour un kaléidoscope éblouissant fracassant, une foule agitée s’affaire, bouge parle crie, des amis des inconnus, les personnages de mes romans en cours, tonnerre et éclairs, le film de ma mémoire passé en vitesse rapide par un opérateur fou.
Délires lumineux, explosion de sons, d’éclats de miroirs brisés, je suis dans un Luna Park géant, prisonnière dans le palais des glaces pendant que la foule hurle de toutes parts. Où est la sortie du labyrinthe de ma fièvre, une main secourable pour apaiser mon tourment exacerbé par ton absence, ma fatigue ?
J’ai rêvé de toi cette nuit — entrecoupée de vrais sommeils, de vrais rêves et de délires de fièvre.
Je ne dois pas te laisser t’échapper.
Muscles tendus comme une corde sur les os, arcs douloureux. J’attends le départ de la fièvre, flèche qui relâchera la tension à rompre. Tout n’est que douleur dans mes membres, mes organes. Ma tête pulse au rythme d’une musique audible par mon cerveau uniquement. La musique interne tournoie, ma chambre ondule, la fièvre s’élance en moi vers des pics inédits. Rien d’autre à faire qu’attendre.
Les yeux me brûlent, chaleur intense derrière mes paupières fermées. Ce n’est pas la brûlure des larmes.
Je frissonne et tremble de chaud, de froid, mêmes secondes opposées. Ce ne sont pas des frissons d’abandon.
Mes lèvres desséchées craquellent et tirent sur le violet. Ce n’est pas la soif de tes lèvres rouges.
Fièvre, fièvre.
Où es-tu ? reste près de moi dans mes délires électriques, orageux.
Je veux ta main fraîche sur mon front brûlant.
Je veux sa main fraîche sur mon front.
— 7 mars 2005
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