Il me faut me hâter lentement à me souvenir de tout —
avant que j’en aie assez que je veuille réellement tout oublier, laisser tomber ma recherche du temps perdu. Temps volé désagrégé, désintégré.
Me hâter, je triche j’ai mes journaux mes lettres du temps passé, heure par heure minute par minute quelquefois je relis avec étonnement sans discernement l’important comme le futile. Le futile révèle plus parfois. Je n’ai que peu de photos, heureusement ou malheureusement, les photos ne font que déclencher les souvenirs, elles ne les relatent pas — ne sont ni factuelles ni objectives,
lentement pour retrouver la saveur l’émotion de ce temps-là, temps d’innocence de tous les possibles la fenêtre était étroite elle se devait de vite se refermer, elle s’est refermée. Reste la nostalgie parfois, les souvenirs traces dans mes lettres mes cahiers mes récits, heureusement, ma mémoire a flanché souvent je l’ai prise en défaut en la confrontant aux écrits — preuves. Des claques, c’est pire en réalité que dans mon souvenir, qui avait gommé estompé, la grâce d’un brouillard pour masquer les épines.
Le brouillard des souvenirs, aujourd’hui je les prends en pleine figure en les relisant, si détaillés d’une précision quasi scientifique, une description clinique une dissection de mon temps avec toi —
ce qu’il restera de tous ces écrits cette impression générale, à vouloir tout fixer tout enregistrer, je peux dire pour finir sur une note plus légère, en forme de clin d’oeil, que longtemps je ne me suis pas couchée de bonne heure.
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