Une journée qui ne devrait pas exister

plus précisément une journée qui ne devrait pas avoir à exister. Je parle de la Journée Internationale des Droits des Femmes, vite renommée journée de la femme comme on a la journée du pancake ou la journée du merlot, la journée du câlin (si si ça existe) etc. Voir mon article de l’an dernier :

Même l’institution internationale l’a renommée ainsi, cela faisait tache sans doute de parler de la Journée Internationale des DROITS DES FEMMES, laissant sous-entendre qu’elles n’en avaient pas toujours — ce qui est le cas. « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde », disait Camus, nous y sommes, cette dé-nomination en dit long. 

lire ici mon article sur ce sujet:

Et j’en reviens au début de mon article : cette journée ne devrait pas avoir à exister du tout, les droits des femmes devraient être égaux aux droits humains, c’est bien le minimum. Nous n’en sommes pas là : combien de féminicides [double horreur, le dictionnaire/correcteur orthographique de mon ordinateur me dit que ce mot n’existe pas, cela en dit long aussi], de viols, de violence physique, d’absence de soins de santé d’absence de soin à l’accouchement — c’est un acte naturel débrouillez-vous avec comme les animaux dans la nature sauvage, si vous en crevez vous l’avez bien mérité n’est-ce pas ? 

Ces droits sont en recul aussi dans nos sociétés occidentales, reculs maquillés de mansplaining* bien entendu (le recul de l’IVG dans les sociétés occidentales notamment aux États-Unis, ce n’est qu’un exemple, il y en a beaucoup d’autres ) et je ne parle même pas du reste du monde qui contient la majorité de la population humaine où là c’est carrément un désastre, on est maltraitée, utilisée comme esclave et on meurt parce qu’on est femme (qu’on nait femme). 

Encore une fois je remets la phrase de Simone de Beauvoir, une mise en garde au combien lucide, qui s’avère de plus en plus vraie. Déjà dans ma jeunesse et les grands chômages de la fin des années 70 et années 80, on accusait les femmes de ce chômage de masse, « parce qu’elles prenaient les emplois (des hommes) au lieu de  rester a la maison pour faire la cuisine et s’occuper des enfants » , déjà… ou toujours.

N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.

Simone de Beauvoir

Screenshot

J’ai trouvé un article ce matin après avoir écrit le mien (celui-ci) qui dit en essence la même chose, cette journée ne devrait pas exister, ne devrait pas avoir à exister . Nous en sommes loin. Je la célébrerai le jour de son abolition. Quand elle sera abolie parce qu’elle ne sera plus nécessaire.

(je ne la célébrerai donc pas, ce ne sera sans doute pas de mon vivant malheureusement)

*mansplaining : ce mot est dans mon dictionnaire américain, mais pas dans le dictionnaire de traduction en français comme par hasard : je mets ici la définition du dictionnaire américain : « the explanation of something by a man, typically to a woman, in a manner regarded as condescending or patronizing » : en gros un homme qui explique quelque chose à une femme comme si elle était stupide ignorante et incapable de comprendre. Ceci est toujours très fréquent, voire quotidien, y compris dans nos sociétés occidentales (surtout en fait, dans les autres on ne se donne même pas la peine d’expliquer quelque chose à une femme n’est-ce pas…)

2 réflexions au sujet de « Une journée qui ne devrait pas exister »

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